Canon C400 & C80 : une nouvelle ère pour les caméras cinéma compactes
Il y a des caméras qui marquent une époque. D'autres, qui signent un tournant. Avec les nouvelles Canon EOS C400 et C80, la marque japonaise semble revenir avec force dans l’arène de la production cinématographique, en misant sur ce qu’elle sait faire de mieux : une qualité d’image haut de gamme, une ergonomie pensée pour le terrain, et des innovations qui répondent aux besoins concrets des opérateurs. Après quelques années en retrait, Canon joue aujourd’hui une carte ambitieuse et — disons-le franchement — enthousiasmante.
Un retour attendu
La C300 a ouvert la voie à l’EOS Cinema. Adulée ou critiquée, elle a forgé un standard. Puis la C300 Mark II a affiné la formule : codec robuste, colorimétrie maîtrisée, vraie fiabilité sur le terrain. Pourtant, depuis, la gamme Canon s’est faite plus discrète. Jusqu’à aujourd’hui.
Avec la C400 et la C80, Canon semble avoir écouté les professionnels. Ces deux caméras arrivent sur un marché exigeant, déjà occupé par des modèles solides chez Sony ou Panasonic. Mais elles ne viennent pas pour rattraper un retard : elles viennent ouvrir un nouveau chapitre.
Des spécifications pensées pour le terrain
Les C400 et C80 adoptent toutes deux un capteur plein format avec enregistrement interne jusqu’en 6K RAW, accompagné d’un triple ISO natif (800 / 3200 / 12 800) qui ouvre des possibilités inédites en conditions de lumière complexe.
Canon améliore également son autofocus Dual Pixel, déjà salué dans la gamme, en intégrant une reconnaissance plus rapide, plus précise, notamment pour les visages, les yeux, et même les mouvements plus complexes.
Autre nouveauté bien pensée : 13 boutons de raccourcis physiques personnalisables sur chaque boîtier, plus 5 supplémentaires sur la poignée de la C400, rétroéclairés pour les tournages nocturnes. Une belle réponse aux demandes des opérateurs terrain qui exigent une prise en main directe, rapide et intuitive.
Polyvalence, modularité et monture RF
La monture RF, désormais bien installée, permet un gain d’encombrement et une compatibilité immédiate avec les dernières optiques Canon. Le 24-105 mm f/2.8, testé en run & gun avec la C400, s’est montré particulièrement équilibré et performant. Parfocal, lumineux, précis, il donne à l’ensemble un comportement de véritable outil documentaire ou de fiction légère.
L’enregistrement peut se faire jusqu’en 6K RAW 12 bits, et la caméra offre aussi des formats plus légers et efficaces pour des workflows simplifiés. Canon Log 2 et 3, LUTs personnalisables (.cube), stabilisation 5 axes, 3 formats de capteurs (FF, S35, S16) : tout est là.
Pensées pour les créateurs en solo… et les productions exigeantes
La C80, avec son format plus compact, semble pensée pour le contenu premium en solo, le documentaire ou la réalisation légère. Facile à transporter, rapide à paramétrer, et légère à l’épaule, elle n’a pourtant rien d’une caméra « light » sur les specs.
De son côté, la C400 vise plus large : elle peut très bien s’insérer dans des tournages de fiction, de captation ou de documentaire haut de gamme, tout en restant maniable et autonome.
Des détails encore à peaufiner
Comme souvent, quelques points restent à suivre : l’absence de viseur dans le kit de base reste frustrante pour certains, même si les écrans sont lumineux et fiables. L’interface, toujours très complète, gagnerait à être rationalisée pour les utilisateurs débutants. Enfin, la lecture des LUTs en relecture directe serait un vrai plus.
Mais dans l’ensemble, le sentiment général est clair : Canon n’a pas juste sorti deux nouvelles caméras, mais une vraie réponse aux besoins actuels des créateurs d’images.
En résumé
Les CanonC400 et C80 viennent avec un message fort : proposer de vraies alternatives aux standards du moment, avec des innovations concrètes, des formats adaptés aux réalités de terrain, et une qualité d’image toujours aussi flatteuse. Ce ne sont pas simplement des boîtiers à posséder — ce sont des outils conçus pour le réel.
Reste à voir maintenant si la profession leur accordera la place qu’elles semblent déjà mériter.